Par : Romain 3 janvier 2024
Pour comprendre comment fonctionne une installation électrique domestique, nous allons suivre le cheminement du courant électrique : depuis le raccordement au réseau public jusqu’à vos appareils. Mais avant cela, un mot sur la norme de référence nationale qui régit votre installation électrique.
La norme NF C 15-100 : la référence pour l’installation électrique domestique
La norme NF C 15-100 est la norme qui régit l’installation électrique domestique. Conception, réalisation, entretien, cette norme fixe les règles pour toutes les installations électriques basses tension. Pour tout projet résidentiel (que ce soit pour créer une installation neuve ou bien rénover une installation ancienne), c’est cette norme NFC 15-100 et ses préconisations qu’il faudra suivre.
Bien qu’il s’agisse d’une norme, sachez qu’à l’issue d’une rénovation électrique, aucun organisme ne viendra contrôler que la norme NFC 15-100 a bien été respectée dans votre nouvelle installation. C’est de votre responsabilité d’appliquer ses préconisations pour garantir le bon fonctionnement et la mise en sécurité de votre installation électrique.
À l’inverse, la construction d’une maison neuve implique la création d’un nouveau point de raccordement à l’électricité avec une demande auprès d’Enedis. Dans ce cas de figure, un organisme national agréé (le CONSUEL) viendra contrôler votre installation électrique. Son passage et sa validation seront nécessaires afin de mettre en service votre installation électrique auprès de votre fournisseur. Pour en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez consulter notre article dédié au passage du Consuel.
Pour la suite de cet article, nous allons détailler chaque élément majeur présent dans une installation électrique individuelle afin de mieux comprendre son architecture.
L’alimentation électrique générale
Précision avant d’aller plus loin : la suite de cet article traite de l’installation électrique en monophasé (la plus répandue dans nos habitations). Nous avons rédigé un autre article si vous recherchez plus d’informations sur l’installation en triphasé.
L’alimentation électrique générale est la première partie d’une installation électrique individuelle. C’est ici qu’arrive le courant fourni par le distributeur d’énergie. On y retrouve notamment 2 éléments essentiels : le compteur et le disjoncteur de branchement.
- Le compteur électrique : il est installé par ENEDIS et sert à mesurer la quantité de courant consommé dans l’habitation. C’est sur celui-ci que s’affiche le décompte de l’électricité consommée par l’habitation en kWH (kilo Watt Heure). Depuis quelques années maintenant, un nouveau type de compteur est devenu la nouvelle norme en la matière : le compteur connecté Linky. Contrairement aux anciens compteurs, il est directement connecté à votre fournisseur d’énergie qui a accès à tous les chiffres de votre consommation électrique.
- Le disjoncteur de branchement : aussi appelé disjoncteur général ou disjoncteur d’abonné, il permet de couper l’électricité de toute votre installation électrique. Cette coupure peut se déclencher manuellement, ou bien automatiquement en cas de surcharge ou de court-circuit. Il est lui aussi posé par ENEDIS, le plus souvent à côté du compteur électrique. Muni d’une protection différentielle, le disjoncteur de branchement permet également de protéger les personnes contre les risques d’électrisation
À noter : Le compteur électrique et le disjoncteur de branchement sont installés à l’intérieur de votre domicile si la distance entre votre maison et le point de raccordement au réseau public est inférieure à 30m : il s’agit du branchement de type 1.
Source de l’image : Promotelec
Cependant si votre logement est trop éloigné du réseau public (+ de 30m), alors l’alimentation électrique générale sera installée en limite de propriété, au plus proche du point de raccordement. Il s’agit dans ce cas du branchement de type 2.
Pour reprendre le cheminement du courant : le fournisseur d’électricité envoie donc le courant jusqu’au compteur électrique de la maison. À la sortie du compteur, le courant se trouve en amont du disjoncteur de branchement. Il passe alors ensuite par le disjoncteur de branchement puis est transporté jusqu’au tableau électrique.
Le cheminement du courant jusqu’au tableau électrique
Le tableau électrique
Le tableau électrique, aussi appelé tableau de répartition, a notamment pour fonction de distribuer le courant dans les différents circuits électriques qui composent l’installation électrique. C’est le cœur d’une installation électrique, son centre de pilotage. Le tableau électrique est composé de nombreux éléments, voici les plus importants à connaître.
Les répartiteurs
À la sortie du disjoncteur général, l’alimentation électrique arrive à l’entrée du tableau électrique via 2 fils pour une installation électrique en monophasé (l’un pour la phase et l’autre pour le neutre). Ces 2 fils se branchent sur ce que l’on appelle les borniers de répartition ou répartiteurs électriques. On retrouve le bornier de phase pour le fil de phase et le bornier neutre pour le fil du neutre.
Il existe aussi le bornier de terre pour le circuit de terre de l’installation (nous y reviendrons plus bas). Agissants comme des ponts de distribution, les répartiteurs permettent de répartir le courant sur chacun des interrupteurs différentiels du tableau électrique, d’où leur nom.
L’interrupteur différentiel
L’interrupteur différentiel est un composant qui permet de protéger les personnes de l’habitation vis-à-vis des courants dits « de défauts ». Il se déclenche en cas de fuite de courant. On retrouve un interrupteur différentiel à gauche de chaque rangée du tableau : il permet de couper le courant de sa rangée sans avoir à baisser un à un tous les disjoncteurs divisionnaires qui la composent.
Ainsi, un circuit électrique est toujours protégé par un disjoncteur de branchement et au moins un interrupteur différentiel : c’est la combinaison nécessaire pour assurer la sécurité de l’installation électrique.
Les disjoncteurs divisionnaires
À droite de l’interrupteur différentiel (et toujours à droite), on retrouve une série de plusieurs disjoncteurs appelés disjoncteurs divisionnaires. Ils servent à protéger chaque circuit électrique séparé par fonction : éclairage, prise, chauffage, lave-linge…
Ces disjoncteurs protègent les appareils connectés contre les risques de surcharges et de court-circuit. Le baisser entraîne la coupure du courant dans le circuit associé.
Selon la norme NF C 15-100, une rangée ne peut comporter que 8 disjoncteurs divisionnaires maximum. Si un nouveau circuit électrique doit partir du tableau, il faudra alors le brancher depuis une nouvelle rangée, incluant un nouvel interrupteur différentiel.
Le peigne électrique
Le peigne électrique, aussi appelé barrette de jonction, sert à faire la liaison entre l’interrupteur différentiel et les disjoncteurs divisionnaires de la rangée associée. Cet élément permet la connexion électrique entre la sortie de l’interrupteur différentiel et les entrées des différents disjoncteurs divisionnaires.
Reprenons le parcours du courant électrique à travers le tableau :
- Arrivée au tableau électrique depuis le disjoncteur de branchement
- Raccordement aux répartiteurs ou borniers
- Distribution dans chacun des interrupteurs différentiels du tableau
- Distribution dans chacun des disjoncteurs divisionnaires (rangée par rangée) via les peignes électriques
Enfin à la sortie du tableau électrique, l’alimentation de tous les appareillages et équipements de la maison est réalisée via les différents circuits électriques dédiés.
Le cheminement du courant dans une installation électrique
Les circuits et appareils électriques
Les circuits électriques sont composés de fils électriques qui passent à l’intérieur de gaines. La section des fils électriques qui composent chaque circuit est différente selon le type d’équipement à alimenter. Plus l’équipement sera énergivore, plus la section du fil électrique associée devra être importante.
Chaque circuit part d’un disjoncteur divisionnaire du tableau électrique pour aller alimenter les différents points terminaux : interrupteurs, prises électriques, points lumineux, équipements électroménagers, chauffages électriques etc… Ces points terminaux sont situés tout au bout de l’installation électrique et représentent la finalité du besoin en électricité.
Pour des raisons esthétiques, les circuits électriques sont la plupart du temps encastrés dans les murs de façon à ne pas être visibles. Ils peuvent aussi être apparents, fixés aux murs et aux plafonds à l’intérieur de moulures électriques ou de goulottes.
La mise à la terre de l’installation électrique
En plus des circuits électriques d’alimentation de vos appareils, votre installation électrique devra aussi intégrer un circuit de mise à la terre.
La mise à la terre est le dispositif principal dans la sécurité de l’installation électrique. Son rôle majeur est d’assurer la sécurité des personnes, mais également de votre installation électrique et de vos appareils. La mise à la terre est indispensable et rendue obligatoire par la norme NF C 15-100 pour toutes installations électriques.
La principale fonction de la mise à la terre est de permettre d’évacuer les courants de fuite vers la terre. Lors d’une fuite de courant, le courant sorti du réseau qui cherche à s’échapper sera alors instantanément dirigé vers la terre. À défaut de mise à la terre de l’équipement, le courant électrique attendra une porte de sortie, une personne touchant l’appareil concerné par la fuite de courant par exemple ! Un simple contact avec l’appareil en question et c’est l’électrisation assurée. On comprend ainsi mieux l’utilité et l’importance de la mise à terre.
Il existe 2 méthodes pour la mise à la terre : le piquet de terre ou la boucle en fond de fouille. Pour ces 2 méthodes, le principe est le même : il s’agit de se connecter à la Terre, c’est-à-dire directement dans le sol. Soit via un piquet planté verticalement dans le sol, soit via une boucle métallique enfouie sous terre. En effet, étant donné que le courant circule toujours d’un potentiel haut vers un potentiel bas, et que la Terre a un potentiel de 0 : la mise à la terre permettra au courant de s’écouler directement vers la terre en cas de fuite.
Le circuit de terre de l’installation électrique démarre donc depuis le piquet ou la boucle métallique en contact avec la terre, et est ensuite relié à un bornier de répartition spécifique présent dans le tableau électrique : le bornier de terre. Depuis ce bornier de terre, des fils électriques vert-jaunes (ou rouge, marron) partent vers les différents circuits qui seront équipés d’une fiche de terre. De cette façon, tous les appareils qui en auront besoin pourront être raccordés à la terre.